LA SEMAINE PROCHAINE: Le marché surveillera l'inflation en zone euro et l'Opep+
Par François Schott
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les marchés financiers resteront attentifs aux répercussions économiques de la guerre en Ukraine la semaine prochaine, même si les pays du G7 n'ont pas annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie à l'issue de leur réunion jeudi tout en se disant prêts à réagir en cas d'escalade militaire.
"A court terme, nous pensons que les marchés se concentreront principalement sur la question de savoir quand nous atteindrons - ou si nous avons déjà atteint - le pic des sanctions et des prix du pétrole", indiquent les analystes d'UBS, soulignant que la réponse à cette question est incertaine.
"Plus le conflit dure, plus la hausse de l'inflation est élevée, plus la baisse de la croissance est importante", ajoute Fahad Kamal, directeur des investissements chez Kleinwort Hambers.
La guerre a déjà commencé à freiner l'activité dans la zone euro et pèse sur le moral des investisseurs. L'indice IFO du climat des affaires en Allemagne a ainsi reculé à 90,8 en mars, contre 98,5 en février, selon les données publiées vendredi. L'activité aux Etats-Unis a mieux résisté, l'indice composite PMI pour le mois de mars étant ressorti en hausse.
Une nouvelle série d'indicateurs économiques permettra d'appréhender les répercussions du conflit la semaine prochaine, notamment la première estimation de l'inflation en mars dans la zone euro et les indices PMI du secteur manufacturier en Chine, en zone euro et aux Etats-Unis. Les investisseurs décortiqueront également le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis ainsi que l'inflation PCE, deux indicateurs suivis par la Réserve fédérale dans la conduite de sa politique monétaire.
L'Opep sous pression
Jeudi, la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés, dont la Russie, sera scrutée dans un contexte de fortes tensions sur l'offre mondiale de brut. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a exhorté l'Opep à augmenter sa production pour "soulager" le marché mais cet appel a peu de chances d'être entendu, indique Eric Chenoweth, analyst senior chez Scout Investment. L'analyste juge qu'en raison de ses contraintes de capacités, le cartel ne devrait pas dévier de son plan consistant à relever ses quotas de 400.000 barils par jour chaque mois.
Par ailleurs, la Russie, dont le pétrole est frappé par un embargo américain et par une réduction des achats de plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne, n'a aucun intérêt à ouvrir davantage les vannes. Même si ce scénario n'est pas actuellement le plus probable, la disparition complète du pétrole russe du marché en raison des sanctions internationales pourrait porter le cours du baril à plus de 200 dollars, note Marshall Steeves, analyste des marchés de l'énergie chez S&P Global Commodity.
Du côté des entreprises, plusieurs rendez-vous sont à noter au sein du CAC 40. L'exploitant de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield tiendra mercredi une journée investisseurs alors que son titre évolue toujours à moins de la moitié de son niveau d'avant la crise sanitaire. Sanofi fera le point vendredi sur la prochaine mise en Bourse d'Euroapi, son entité dédiée à la production de principes actifs pharmaceutiques (API). Vendredi également, le spécialiste de la restauration collective Sodexo publiera ses résultats du premier semestre.
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
March 25, 2022 09:47 ET (13:47 GMT)
Copyright (c) 2022 L'AGEFI SA
Commentaires